Bonjour Michel, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Michel Brassac, je suis artiste depuis une vingtaine d’année. J’habite à la campagne et j’interviens auprès des enfants dans les écoles, les associations, les festivals, les salons. Je fais de la sculpture en papier mâché. Pour moi, personnellement, je crée des personnages entre poésie, imaginaire, ironie. Mes personnages parlent du monde, ce sont souvent des gargouilles. Elles regardent les Hommes vivre et observent les turpitudes humaines dans le meilleur comme dans le pire. Mes gargouilles se moquent ou interprètent ce qu’elles voient de façon ironique et ainsi elles parlent un peu de l’Humanité à travers ses dérives, ses travers mais aussi les bonnes choses de la vie.
Comment es-tu devenu artiste, y a-t-il eu un élément particulier qui t’a mené sur ce chemin ?
Très jeune, j’ai eu un premier livre qui, je pense, a été un tournant dans ma vie d’enfant car il m’a emporté dans un monde imaginaire. J’ai toujours aimé dessiner, écrire, lire (plutôt la BD). J’étais très tourné vers l’imaginaire, les supers héros, les choses merveilleuses. Je suis né à la campagne et avec mes amis, nous passions nos journées à nous inventer des histoires dans la nature, à travers des personnages humains ou animaux. J’ai adoré cette période-là de liberté et je pense que je me suis nourrit de tous ces personnages. J’adore les mots, je ne suis pas un grand lecteur, j’aime bien la BD surtout, mais j’adore jouer avec les mots.Dans mon petit village, il y avait une association qui organisait un festival culturel et une année, on a eu envie de faire vivre à nouveau le carnaval qui était très important pour le village mais qui avait été abandonné. On s’est dit qu’on allait faire quelque-chose de populaire afin d’amener la culture à la campagne plutôt que d’aller en ville. Une amie artiste avait appris la technique du papier mâché aux Beaux -Arts de Londres. J’ai commencé comme ça et puis j’ai été embauché par l’association et je me suis pris au jeu. J’ai créé des décors pour le carnaval. Certains disent que le papier mâché n’est pas un art « noble » pourtant, de grands artistes s’en sont emparés comme Picasso Niki de Saint Phalle, Dali… Moi, j’ai commencé naïvement à faire des animaux. Notre Carnaval critiquait la société mais en même temps c’était aussi pour les enfants. J’étais sensible au fait que les enfants soient émerveillés. C’est pourquoi j’ai fait de grands personnages. Puis, petit à petit, je me suis mis à faire des cadeaux à la famille, aux amis. Un jour, afin d’affiner mon projet, je suis allé à Toulouse pour créer un projet artistique mêlant tout ce que j’aimais : la musique, les mots, la sculpture, la radio… et lorsque j’ai montré ce que je faisais en papier mâché, on m’a dit « Mais là, il y a quelque-chose ». Je me suis lancé, j’ai précisé ma technique, les gens ont cru en ce projet et aujourd’hui je peux vivre de ma passion.
Si tu devais donner un conseil d’artiste aux enfants, quel serait-il ?
Artiste ou pas, dans la vie, il faut croire en ses passions et se dire qu’on peut vivre de cela. Il ne faut pas écouter ce que nous disent les autres, il faut croire en ses capacités et essayer de relier sa passion au monde professionnel. En tout cas, il faut essayer de vivre de ce qu’on aime.
As-tu un souvenir de lecture qui t’a marqué ?
J’en ai beaucoup. Mais « Philémon» est une série de BD qui nous amène très loin dans l’imaginaire, le fantastique. C’est plutôt pour les adultes, mais les enfants peuvent s’y reconnaître car il y a plusieurs niveaux de lecture. Les mots sont supers importants J’ai un souvenir d’une BD où il y avait le monde dessiné avec le mot « Atlantique » et quand le personnage Philémon a voulu aller dans le monde du « A » de Atlantique, il s’est retrouvé avec des personnages imaginaires, c’était tout un univers.